Par Martin FOURNIER, collaboration special –
Ce samedi au Save Mart Arena de Fresno en Californie, Artur Beterbiev, pour son douzième combat en carrière chez les professionnels, se battra pour le titre IBF des mi-lourds. Il s’agit de la couronne laissée vacante par l’ancien champion Andre Ward à la suite de l’annonce de sa retraite l’été dernier. Beterbiev, 32 ans, en sera à son premier combat de championnat du monde en carrière chez les professionnels et pourrait devenir le seizième champion du monde de boxe originaire ou développé au Québec. À cette occasion, il se mesurera à l’Allemand de 27 ans natif de Berlin, Enrico Koelling. Apprenons à mieux connaître ce dernier.
En 24 combats chez les professionnels, Koelling, 1, 80 m, s’est construit une fiche de 23 gains et un seul revers, par décision unanime en février 2015 contre l’italien Mirco Ricci. Sur ses 23 victoires en carrière, il a obtenu seulement 6 KOs. Sa dernière victoire par TKO remonte à septembre 2014 contre le hongrois Daniel Regi au 6e round. Sur l’ensemble des 176 rounds disputés en carrière, son pourcentage de KO s’établit à 25%. À noter qu’il a battu à deux reprises le Sud-Africain Ryno Liebenberg, la première fois en octobre 2016 par décision partagée, puis en février 2017 par décision unanime. Rappelons que Liebenberg a perdu par TKO contre Eleider Alvarez à Monaco en octobre 2014 lors d’un combat comptant pour le titre WBC argent des mi-lourds.
Chez les amateurs, Enrico Koelling a représenté l’Allemagne aux Jeux olympiques de Londres en 2012 chez les mi-lourds, tout comme Beterbiev. Koelling a perdu en huitième de finale contre Abdelhafid Benchabla de l’Algérie. En 2007, aux championnats européens juniors en Serbie, il a décroché une médaille de bronze chez les 75kg et en 2008, aux championnats mondiaux juniors à Guadalajara au Mexique, il a remporté une médaille d’argent toujours chez les 75Kg. En 2011, à Bakou, en Azerbaïdjan, aux championnats mondiaux, il a perdu chez les 81Kg contre le Cubain Julio Cesar La Cruz qui a remporté l’or aux Jeux olympiques de Londres en 2012.
Sur le plan des habiletés pugilistiques, en offensive, Enrico Koelling possède un jab rapide et un crochet de gauche très efficace qu’il varie bien au corps et à la tête. Il lance souvent son double crochet de gauche et aime mettre beaucoup de pression sur ses adversaires en les pourchassant constamment. Toutefois, contre Beterbiev : danger ultime à l’horizon. Va-t-il pouvoir s’ajuster lorsque l’on connait la puissance du tchétchène d’origine ? Koelling est aussi efficace en combinaison. En défensive, il se protège bien, il garde ses mains hautes et protège bien son menton et a tendance à boxer un peu incliné. En vitesse, il est assez mobile et se déplace bien. Il possède un bon jeu de pieds. Il devra d’ailleurs se déplacer constamment pour éviter les charges de Beterbiev.
En conclusion, sans surprise, je m’attends à ce qu’Artur Beterbiev soit consacré champion du monde IBF des mi-lourds et devienne le 16e champion du monde de l’histoire de la boxe au Québec. Il sera aussi le 5e boxeur de l’histoire du Québec à détenir une ceinture de champion du monde de boxe de l’IBF, une organisation fondée en 1983. Pour information, il y a eu Matthew Hilton en 1987; Arturo Gatti en 1995; Lucian Bute en 2007 et David Lemieux en 2015. Il serait aussi le 5e champion du monde chez les mi-lourds de l’histoire du Québec après Ovila Chapdelaine en 1926; Adrian Diaconnu en 2008; Jean Pascal en 2009 et Adonis Stevenson en 2013. Le Québec aurait donc deux champions du monde de boxe chez les mi-lourds en Stevenson et Beterbiev, sans oublier qu’Eleider Alvarez cogne lui aussi à la porte d’un combat de championnat du monde chez les mi-lourds et qui devrait survenir en 2018. D’ailleurs, la suite des choses pourrait aussi être intéressante en 2018. Pourrait-on voir un combat entre Beterbiev et Kovalev advenant que le russe soit couronné champion WBO le 25 novembre prochain contre Vyacheslav Shabranskyy au Théâtre du Madison Square Garden de New York? À suivre et espérons-le vivement puisque Beterbiev aura 33 ans en 2018 et Kovalev 35 ans.
(Photo : via Twitter)