Ayaz Hussain : la soif de victoires

Ayaz Hussain : la soif de victoires

Par Ghislain MADUMA, collaboration spéciale * –

À l’instar de la famille Hilton qui, voilà quelques décennies, fascinait le Québec par ses exploits sur le ring, les Hussain font aujourd’hui tranquillement leurs propres marques dans l’industrie pugilistique.

Toutefois, la comparaison entre les deux clans se termine là. Alors que les Hilton doivent autant leur réputation à leurs exploits sur le ring qu’à leurs démêlés judiciaires, du côté des Hussain, la discipline et le dévouement des membres du clan sont exemplaires.

À l’image des moines tibétains, ils respectent une routine qui se résume à s’entrainer, manger et se reposer. Quand votre gym se retrouve littéralement dans votre sous-sol, il est difficile de trouver un meilleur argument pour illustrer à quel point ils sont dédiés à la boxe.

La famille Hussain compte cinq enfants, soit trois garçons et deux filles. Bien qu’elle réside à 5 min du « Party Center », sur le boulevard St-Laurent à Montréal, le désir de réussir de ces jeunes boxeurs est digne de mention, car rien dans ce quartier ne semble capable de les distraire.

Originaire du Pakistan, le père Hussain vit au Québec depuis l’âge de 8 ans. Ayant lui-même pratiqué le noble art dans sa jeunesse, il a transmis sa passion à Mian, Ayaz et Omar.

Les trois frères, natifs de Laval, se sont rapidement bâti une solide réputation dans les rangs amateurs, remportant chacun le championnat provincial à plusieurs reprises. En 2010, les deux aînés ont même remporté le titre de Champion canadien lors du même tournoi, un exploit certainement digne de mention.

Mian Hussain figurait parmi les favoris et a effectivement remporté la médaille d’or. Ayaz, alors âgé de 19 ans, était pour sa part le négligé de sa catégorie, car il disputait son premier tournoi chez les seniors. Du début à la fin du tournoi, tous s’attendaient à ce que celui qu’on surnommera plus tard « la machine » s’incline face à des adversaires qui, sur papier, lui étaient supérieurs. Le jeune Hussain a plutôt saisi cette belle occasion pour rappeler à tous qu’un vrai champion décroche la victoire même quand il est le seul à y croire.

La firme de promotion montréalaise Eye of the Tiger Management lui a par la suite éventuellement accordé un contrat professionnel. Ayaz Hussain a disputé son premier combat chez les professionnels en mai 2014, obtenant la victoire avant la fin du premier round. Porté par son éthique de travail et un talent indéniable, Ayaz Hussain n’a pas mis de temps à trouver sa place dans le cœur des amateurs, en leur offrant des performances électrisantes.

Le 20 mai 2016 au Colisée Cardin de Sorel, alors que la fiche d’Ayaz Hussain est parfaite, soit 10 victoires, dont 8 par KOs, la catastrophe frappe le jeune espoir. Confronté au talentueux boxeur russe Evgeny Pavko (15-0-,10kos), il s’incline par TKO en moins de deux minutes.

Le boxeur montréalais, réservé et timide de nature, m’a confié avoir été dévasté par cette débâcle inattendue. Il a eu le sentiment de perdre tout ce qu’il avait construit au fil des années à force de travail acharné et de sacrifices. Lorsque tu es obsédé par tes objectifs, tu ne laisses pas un iota de place à l’échec.

Après de longs mois difficiles, Ayaz Hussain a brillamment repris le chemin de la victoire. En septembre dernier lors d’un gala présenté à Blainville, il a passé le KO au 8e round à un coriace boxeur mexicain, soit Juan Armando Garcia (18-4-2, 12kOs). Cette victoire constitue le début d’une nouvelle étape, puisqu’elle lui a permis de traverser le cauchemar de sa défaite, qu’il considère comme le pire moment de sa vie. Ayaz Hussain remercie sa famille et les fans de leur support, car grâce à eux, il a pu garder la tête haute et regarder vers l’avant afin de continuer à avancer.

Comme ce fut le cas lors de l’édition 2010 du Championnat canadien, Ayaz Hussain se retrouve à nouveau aujourd’hui dans les bottes de l’« Underdog ». Toutefois, cette situation ne le perturbe pas, car il est confiant de pouvoir démontrer qu’il est encore « un vrai champion », alors qu’il se voit atteindre le top 10 mondial dans un avenir très proche.

Le 28 janvier au Centre Bell de Montréal, alors qu’il fera face au Mexicain Ulises Perez (16-4-0, 7kos), Ayaz Hussain entend bien donner un nouveau souffle à sa carrière. Rappelons que dans le principal duel de la soirée, le Montréalais Steven Butler (18-0-1) et l’aspirant #5 mondial de la WBA, l’Ontarien Brandon Cook (17-0-0), disputeront un combat d’unification des titres WBA et IBF nord-américains.

(Photo : Gracieuseté Robert Lévesque)

(*Ghislain Maduma est V-P marketing et relation social pour Eye of the Tiger Management)

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