Et pourquoi pas un Super Six chez les mi-lourds ?

Et pourquoi pas un Super Six chez les mi-lourds ?

Par Martin FOURNIER, collaboration spéciale

Avec l’éventuelle retraite du triple champion du monde des mi-lourds, Andre Ward, qui a évoqué récemment cette perspective, l’occasion pourrait s’avérer intéressante d’organiser un tournoi opposant les six meilleurs boxeurs de cette catégorie de poids. D’autant plus que la division regroupe d’excellents boxeurs proviennent du Québec.

À l’instar du tournoi Super 6 qui avait eu lieu chez les super-moyens il y a quelques années, et qui s’était tenu grâce à la collaboration exceptionnelle des quatre organisations internationales de boxe, des promoteurs et des réseaux de télévision, dans la perspective oû les mêmes conditions seraient réunies, qui pourrait donc composer le groupe des six chez les mi-lourds en 2017? Voici donc mon super 6.

Un grand tournoi avec de grands boxeurs

Commençons par l’actuel champion de la WBC, Adonis Stevenson. Depuis sa victoire sur Chad Dawson en juin 2013, force est de constater que son règne n’a pas été des plus spectaculaires au chapitre de l’adversité. Plusieurs amateurs déplorent le fait qu’il n’a pas affronté les meilleurs boxeurs disponibles, par exemple l’ancien champion IBF, WBA et WBO des mi-lourds, Sergey Kovalev. Ses défenses contre Tavoris Cloud, alors en fin de carrière, Dmitry Sukhotskiy, Sakio Bika et Tommy Karpency, notamment, ont laissé bien des fans sur leur appétit.

Ce tournoi pourrait être une occasion unique pour Stevenson d’affronter les meilleurs et de prouver sa juste valeur à l’échelle internationale. À 40 ans, en septembre 2017, il ne peut attendre trop longtemps. À ne pas en douter, depuis qu’il est champion, Stevenson s’est beaucoup amélioré et il possède une arme dévastatrice, son puissant crochet, qui peut arrêter n’importe quel opposant à n’importe quel moment dans un combat.

Évidemment, le russe Sergey Kovalev, âgé de 33 ans qui a perdu ses trois titres dans une décision très discutable en novembre dernier, n’a plus besoin de présentation. Il est toujours l’un des meilleurs boxeurs livre pour livre de la planète, avec 30 victoires en 32 combats, dont 26 KOs. La perspective d’un combat entre lui et Stevenson, deux cogneurs puissants, ou encore entre Kovalev et Beterbiev, dont la rivalité remonte aux rangs amateurs alors que Beterbiev avait battu le krusher, rend la tenue d’un tel tournoi très intéressant.

Puisqu’il est question d’Artur Beterbiev, rappelons que le québécois d’adoption d’origine tchétchène, âgé de 31 ans, champion WBA-NABA des mi-lourds et 2e aspirant IBF, a terrassé tous ses adversaires depuis ses débuts professionnels en 2013, cumulant 11 KOs en 11 combats, dont deux victoires spectaculaires contre deux anciens champions du monde, Tavoris Cloud et Gabriel Campillo. Beterbiev a été champion du monde chez les amateurs en 2009. Chez les professionnels, il est tout simplement un champion du monde en attente, ce n’est qu’une question de temps avant qu’il soit couronné et ce tournoi serait l’occasion idéale.

Oleksandr Gvozdyk, un ukrainien d’origine âgé de 29 ans et champion NABF des mi-lourds, est en pleine ascension. Il compte notamment une victoire convaincante par TKO en novembre dernier face à Isaac Chilemba par arrêt de l’arbitre au 8e round en sous-carte du duel Kovalev-Ward. Sa fiche est de 12 victoires en autant de combats dont 10 par KO, pour un pourcentage de KO de 82%. Avant sa victoire contre Chilemba, il a vaincu un ancien adversaire de Stevenson, Tommy Karpency par TKO au 6e round en juillet 2016, et en avril 2016, il a disposé du français Nadjib Mohammedi par KO au 2e round. Rappelons que celui s’était incliné devant Kovalev par KO au 3e round en 2015. En 2012, aux jeux olympiques de Londres, Oleksandr Gvozdyk a remporté la médaille de bronze dans la division des mi-lourds.

Joe Smith jr, à la suite de ses deux éclatantes victoires acquises en 2016, d’abord contre Andrzej Fonfara par TKO au premier round, puis contre le légendaire Bernard Hopkins par KO au 8e round, sa seule défaite par KO en carrière, doit nécessairement être considéré pour ce tournoi. Le champion WBC international des mi-lourds, âgé de 27 ans, a une fiche de 23 victoires en 24 combats, avec 19 KOs pour un pourcentage de 79% pour 81 rounds disputés en carrière. Sa puissance ne fait aucun doute. Il a remporté ses dix-sept derniers duels.

Eleider Alvarez, aspirant obligatoire au titre WBC de Stevenson et détenteur de la ceinture silver WBC depuis octobre 2014 à la suite de sa victoire contre Ryno Liebenberg à Monaco, lors de l’une de ses plus belles prestations en carrière à mon avis. Il est invaincu avec une fiche de 21 victoires en autant de combats dont 10 par KOs. Il est un excellent technicien, bien qu’il ne soit pas très spectaculaire, un obstacle pour les réseaux de télévision. Toutefois, sa fiche et sa position dans les classements internationaux lui assurent de facto une place parmi les six. Évidemment, une défaite contre Lucian Bute le 24 février prochain changerait la donne pour le colombien d’origine âgé de 32 ans.

Autres boxeurs à considérer

Outre ces six boxeurs, dont trois évoluent au Québec et sont liés au Groupe Yvon Michel (GYM), d’autres boxeurs pourraient être considérés pour un cet hypothétique tournoi.

En premier lieu, Jean Pascal. Bien qu’il ait connu une séquence plus difficile en 2015 et 2016 avec deux défaites face à Sergey Kovalev, et que ses meilleures performances appartiennent sans doute au passé, il a tout de même été pendant quelques années l’un des meilleurs mi-lourds au monde, ce qui lui a notamment valu son titre de champion WBC et The ring des mi-lourds de 2009 à 2011. Toutefois, à 34 ans, Jean Pascal a livré de dures batailles au cours des récentes années, ce qui pourrait rendre difficile de le considérer parmi les six meilleurs mi-lourds, bien qu’il pourrait à mon avis prendre la sixième position occupée par Alvarez, compte tenu du fait que Jean Pascal n’a jamais reculé devant aucun défi et il a toujours donné un bon spectacle sur un ring et aussi pour les réseaux de télévision.

Nathan Cleverly, un britannique âgé de 29 ans, est champion régulier WBA des mi-lourds depuis sa victoire contre l’allemand Juergen Braehmer en octobre dernier. Il a 30 victoires à son actif en 33 combats. Il fut aussi champion du monde WBO des mi-lourds de 2011 à 2013, mais a perdu son titre contre Sergey Kovalev en août 2013 par TKO au 4e round.

Andrzej Fonfara, ce polonais d’origine de 29 ans qui avait livré une très bonne performance face à Adonis Stevenson en mai 2014, possède un dossier de 28 victoires en 32 combats dont 16 par KOs. Il a perdu son titre WBC international des mi-lourds contre Joe Smith jr en juin dernier à Chicago lors d’une défaite enregistrée par TKO au 1er round. Au cours de sa carrière, il a tout de même battu d’anciens champions du monde comme Nathan Cleverly, Julio Cesar Chavez jr, Gabriel Campillo, Glen Johnson et Byron Mitchell.

Le jeune suédois, Erik Skoglund, âgé de 25 ans, possède une fiche de 26 victoires en autant de combats dont 12 victoires par KOs. Il est le champion actuel de la WBA international des mi-lourds.

Sullivan Barrera, ce cubain âgé de 34 ans, a une seule défaite en carrière et elle est survenue contre le triple champion du monde actuel des mi-lourds, Andre Ward. Sa fiche est de 18 victoires dont 13 obtenues par KOs. Son pourcentage de KO est de 68%.

Pour ce qui est de Lucian Bute, bien qu’il se battra pour le titre d’aspirant obligatoire à la couronne de Stevenson en février prochain contre Eleider Alvarez, je le considère comme un super-moyen où il a évolué pour l’ensemble de sa carrière notamment en ayant été champion du monde IBF de 2007 à 2012.

(Photo : Robert Lévesque).

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